L’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe les coopératives, mutuelles, associations et fondations qui cherchent à concilier activité économique et équité sociale. Cet ensemble d’organisations touche des domaines très divers: commerce équitable, épargne solidaire, protection de l’environnement, lutte contre l’exclusion, … Elles obéissent à des règles communes:
- Gouvernance démocratique avec la primauté des personnes sur le capital (une personne = une voix)
- Absence de lucrativité ou lucrativité limitée: tout excédent est mis en réserve ou réinvesti dans le projet collectif
- Libre adhésion et libre départ des associés ou adhérents
L’ESS représente, en Europe, près de 10% des emplois dans presque tous les secteurs d’activités.
Elle joue un double rôle:
- Réparation: elle contribue à résoudre les problèmes auxquels notre société est confrontée.
- Transformation: elle porte en germe un autre modèle de société avec comme priorité l’envie de répondre aux besoins de tous.
Origine historique
L’ESS s’est développée dès le XIXe siècle lors du passage du monde agricole au monde industriel. Les ouvriers affluent à la périphérie des villes, créant une nouvelle forme de précarité. Les premières sociétés de secours mutuel apparaissent. Les banques coopératives octroient des crédits bancaires à des catégories sociales (artisans, agriculteurs, etc.) qui jusque-là en étaient exclues. Dans les coopératives de production, les ouvriers votent en leur qualité de membre et non en fonction du montant investi.
Aujourd’hui, l’ESS se retrouve notamment dans certains écoquartiers, les coopératives d’habitation et lescrèches parentales.
En Suisse romande
La première chambre de l’ESS a été fondée en 2004 à Genève par l’association APRÈS-GE. S’engageant pour la promotion et la reconnaissance de l’ESS dans la région genevoise, elle compte aujourd’hui près de 300 membres collectifs. Ce projet a depuis fait des petits dans d’autres cantons (APRÈS-VD et APRÈS-BEJUNE).
Selon une étude statistique genevoise parue en 2015, l’ESS romande représentait alors environ 5000 salariés et plus de 12000 bénévoles.
L’Agriculture contractuelle de proximité
En Suisse, l’Agriculture contractuelle de proximité vise à créer un lien entre le producteur et le consommateur en minimisant le nombre d’intermédiaires et la distance géographique entre les deux parties.
- Contractuelle: les producteurs s’engagent à fournir directement à une coopérative (par exemple P2R) des fruits et légumes bio de qualité et de saison, sans passer par des grands distributeurs. Le prix payé aux agriculteurs est rémunérateur et équitable. Ce système permet aux producteurs de mieux gérer les aléas de la production: si par exemple une année un ravageur détruit la récolte de tomates, il y aura simplement moins de tomates dans les paniers. A l’inverse, si une récolte est plus abondante que d’habitude, les paniers en contiendront plus.
- Proximité: le contact entre producteurs et consommateurs est renoué. En rencontrant les agriculteurs et en participant au travail au champ et de mise en paniers, les coopérateurs prennent conscience de l’effort à fournir pour produire et livrer les fruits et légumes reçus dans les paniers.